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L’Express Magazine 1998

Drouot quartier d’automne 

Un vent nouveau souffle sur cette 4e saison : les « drouotistes » invitent à la fête la jeune génération de marchands. 

par Francille Giraud

Les temps changent. Fin juillet dernier, la réforme du statut des commissaires-priseurs, mettant fin à leur monopole des ventes sur le territoire français, était enfin ratifiée. Ce bouleversement des situation apportera-t-il une grand bouffée d’air frais ? En tout cas, pour la première fois, ces doctes messieurs vont participer, du 4 au 6 octobre à la quatrième édition des Trois jours du quartier Drouot, organisé par les antiquaires du lieu. Les salles d’exposition de l’hôtel des ventes de Paris seront ouvertes, le 4 octobre jusqu’à 22 heures et une dizaine d’études accueilleront les visiteurs pendant toute la durée de la manifestation.

Dans la foulée, cinq cabinet d’experts se joindront à la fête. Bref, en cet automne, tous les corps de métier qui fonctionnent en collaboration avec Drouot, restaurant compris, jouent le jeu des festivités. Les marchands, le président Camille Burgi en tête, se réjouissent de cette bonne cuvée. Celui-ci, fidèle aux meubles et objets d’art du siècle des Lumières, présente une somptueuse console en bois sculpté et doré d’époque Régence. A côté de lui, dans la même rue Rossini, Jean-François Collin recherche des pièces surprenantes comme ce salon de chasse de 1840 en bois et corne de cerf. Les deux dynamiques Veronique Legaret et Chopin de Janvry, animent rue de la Grange Batelière, New List, un concept original de liste de mariage. Elles ont décidé de mettre en scène un décor sur le thème « après la chasse ».

Attirée sans doute par l’enthousiasme de l’association du quartier Drouot, une nouvelle génération de professionnels, âgés d’une trentaine d’années, a débarqué depuis près de douze mois. 
Ainsi, Alexis Bordes, 34 ans s’est installé juste en face de l’hôtel des ventes. En mars dernier, il a organisé avec une dizaine de galerie avoisinantes un « Salon off du dessin », parallèlement au Salon officiel.
De son côté Sophie Marcellin, la trentaine, dit être particulièrement attirée par les vues de villes et les visages expressifs.
Laura Pêcheur, 34 ans, aime, quant à elle, les caricatures et les portraits de personnalités.
Agnès Aittouarès, de la Galerie AB, 32 ans, se passionne pour le papier, car, explique-t-elle,  » on peut acheter des croquis signés de grands artistes, ce qui n’est pas toujours possible en peinture ». Chez elle, on retrouve Seurat, Bonnard et Marquet.
Agnès Thiebault, 30 ans arrivée en mars dernier, penche vers l’école de Paris des années 30 et 40.
Enfin plus généraliste, Nicolas Paris, 33 ans, de la maison Lecuyer-Valles, « drouotiste » depuis avril, possède déjà un stand aux puces et privilégie le Napoléon III.

Les anciens sont enchantés, le quartier Drouot s’anime et s’amuse.