Le quotidien de l’art Salon du dessin 2019
39 Galeries pour amateurs pointus et internationaux
Le salon du dessin a été l’acteur pionnier d’une petite révolution :faire de Paris la place incontournable du dessin dans le monde.
par Stéphanie Pioda
39 galeries. C’est à la fois peu pour un salon, mais suffisant pour une telle spécialité intimiste, permettant aux organisateurs d’être sélectifs et de privilégier la qualité. « Ce salon est à la taille humaine, très agréable pour échanger avec des collectionneurs pointus », précise Yves Zlotowski. Navire amiral d’une semaine du dessin qui mobilise les acteurs du marché de l’art et des institutions autour du médium (d’où le parcours dans vingt musées et institutions partenaires), le salon est aujourd’hui autant attendu par les amateurs que par les conservateurs de musée du monde entier. « Ils viennent avec l’intention d’acheter », précise le président du salon, Louis de Bayser.
Quatre nouveaux exposants
L’argument a séduit les quatre nouveaux venus : la Belge Lancz Gallery, l’Américaine Bishop Fine Art, l’Espagnole José de la Mano et la Suisse Grand-Rue. Si l’éventail est large – du XVIe siècle au XXIe siècle-, l’art moderne et contemporain prend du terrain, avec la remise du prix du Dessin de la Fondation d’art contemporain Daniel et Florence Guerlain, un solo show de Jean-Baptiste Sécheret chez Jacques Elbaz et, sur les autres stands, des artistes contemporains par petites touches. Certains thèmes se dégagent comme la fête et les spectacles, objet de l’exposition que propose le musée Carnavalet, abordé lors du colloque (voir encadré) ou la nature, tout particulièrement mise en lumière à travers les gouaches de bijoux sélectionnées par le botaniste Marc Jeanson, commissaire de l’exposition de la Maison Chaumet (une des institutions invitées).
Quelques trésors
A noter, entre autres trésors : à la galerie AB l’aquarelle que Matisse produit en 1943 à la demande de Michel de Brunhoff, rédacteur en chef de Vogue, pour illustrer son recueil Parfums accompagnant un texte de Paul Valéry ; la gouache de Maysey Craddock à la galerie new-yorkaise Rosenberg ou ce dessin du XVIIe siècle d’Herman Saftleven représentant le Récolte des fruits à la galerie Onno van Seggelen (Rotterdam). Et encore des pépites : un dessin de Sonia Delaunay de 1928 ayant appartenu à l’artiste Nicolas Schöffer (galerie Zlotowski), les dessins de Klimt et Schiele (à la galerie viennoise Wienerroither et Kohlbacher), l’accorchage consacré à « 100 ans de dessins allemands » (Martin Moeller), la Lucrèce du Guerchin (galerie Terrades), une belle étude d’orientale de Géricault (chez Louis de Bayser) ou cette étude de Saint-Paul par Louis de Boullogne, chez Eric Coatalem.