Le journal des Arts – Salon du dessin 2019
L’inégalable Salon du Dessin
En choisissant une spécialité de niche il y a vingt-huit ans et en misant sur une sélection irréprochable et variée, le Salon du dessin a réussi à se forger une réputation internationale.
Le très spécialisé Salon du dessin investit le palais Brongniart, du 27 mars au 1er avril, dans une ambiance feutrée et intimiste En presque trois décennies, la manifestation est devenue incontournable pour les amoureux des belles feuilles et les conservateurs des plus grands musée du monde, qui viennent y admirer quelque 3000 dessins, toutes époques et médiums confondus.
Pour célébrer les œuvres sur papier, ont été conviés une quarantaine d’exposants d’envergure internationale – 39 pour être exact car deux d’entre eux se partagent un stand. Ce chiffre ne varie pas d’une année sur l’autre puisque l’espace n’est pas extensible. De même, le quota entre galeries étrangères et galeries françaises reste inchangé pour cette édition, soit 19 marchands français et 20 étrangers. « En termes de spécialités, la répartition est de 23 pour les anciens et 16 pour les modernes, sachant que certains marchands estampillés « art ancien » présentent également des dessins modernes », précise Louis de Bayser, le président du salon. La gamme de prix reste très large avec toutefois une moyenne qui se situe aux alentours de 20 000 euros pour une feuille.
Quatre nouveaux exposants
Présents dès les débuts de la manifestation, certains marchand ne manqueraient ce rendez-vous pour rien au monde, telles les galeries parisiennes Aaron, Talabardon et Gautier, Eric Coatalem ou encore Terrades Six en revanche ne reviendront pas, comme la Galerie des Modernes (Paris), le Claire Kunst (Hambourg), mais aussi Lowell Libson et Jonny Yarker (Londres) et Omer Tiroche (Londres). Trois font leur retour après une ou plusieurs années d’absence, soit Arnoldi-Livie (Munich), Jacques Elbaz (Paris) et Wienerroither et Kohlbacher (Vienne), quand quatre nouveaux les rejoignent : Christophe Bishop (New York), José de la Mano (Madrid) et les galeries Grand Rue (Genève) et Lancz (Bruxelles). « Le nombre de galeries désirant participer à ce salon excède de loin le nombre de places disponibles, indique Patrick Kancz, son directeur. En outre si cet événement a la réputation d’être extrêmement qualitatif, c’est aussi parce que le comité d’admission trie sur le volet tous les candidats. Faire partie des quelques galeries choisies pour leur excellence est un honneur et un privilège. »
Parmi les stands à ne pas manquer, figure celui de Jean-Luc Baroni (Londres) et Emmanuel Marty de Cambiaire (Paris). Nouvellement associés, les deux marchands ont décidé de partager un espace pour sceller cette collaboration. Une estime réciproque mise à part, « l’idée de cette association est le « passage » d’une génération à une autre », explique Emmanel Marty de Cambiaire. Pour l’occasion, ils exposent des œuvres sur papier du XVe au XXe siècle, dont plusieurs inédits comme une Tête de vieil homme barbu, XVIIe, de Simon Vouet; une Etude de tête de profil pour Saint Gervais, une oeuvre préparatoire au tableau Saint Gervais et Saint Protais conservé au Musée du Louvre ; ou encore une aquarelle d’Edouard Manet, Homme en chapeau haut de forme (185 000 €).
Toujours du côté des dessins anciens et du XIXe, le visiteur pourra admirer chez Christopher Bishop une sanguine du Guerchin (1591-1666), Loth et ses filles, ou une feuille d’Antoine Watteau, Etudes d’une femme repoussant les avances d’un homme et d’une femme penchée en arrière, 1717, exécutée à l’aide de la technique des trois crayons à laquelle l’artiste a ajouté du graphite.
Nathalie Motte-Massalink (Paris)